Bien présenter sa lettre de motivation

en finir avec les dogmes...

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On trouve sur internet de nombreux sites consacrés à la rédaction de courriers de toutes sortes, avec des exemples, des guides et surtout des normes impératives. Les uns déclarent catégoriquement qu’une bonne lettre de motivation ne compte jamais plus d’un feuillet, on lit ailleurs qu’elle doit impérativement être écrite à la main. Les vendeurs de conseils insistent même sur la couleur de l’encre préférée des recruteurs, qui serait le bleu… ou le noir… En tout cas foncée ! Et les experts ès lettre de motivation n’oublient jamais de rappeler qu’une parfaite maîtrise de l’orthographe est indispensable (un excellent conseil pour ceux qui penseraient que quelques fautes de français les distingueraient favorablement…😉) En d’autres termes, le chômeur est bien souvent considéré comme un être affaibli, qu’il convient de rabaisser encore, pour mieux lui vendre une bible de la recherche d’emploi ou un recueil de lettres prêtes à l’emploi. 

Le propos n’est donc pas ici d’asséner des principes intangibles mais de dédramatiser la question de la présentation formelle de la lettre de motivation. Le fond est sans conteste plus important que la forme et, s’il est vrai qu’il faut faire bonne impression, on peut aussi se souvenir que les recruteurs ont des préférences, des attentes et des personnalités variées. Il s’en trouve probablement pour aimer l’encre violette, voire qui qui ont quelques lacunes en orthographe…😉

Or c’est bien pour se conformer à de pseudo règles que certains demandeurs d’emploi en viennent à produire des lettres insipides parce que stéréotypées, ou illisibles parce que trop denses ou péniblement écrites à la main. Qu’ils reprennent confiance en eux ! Ils sont aussi capables que quiconque de deviner les attentes du destinataire de la lettre !

Chacun conviendra en effet qu’une lettre sortie de l’imprimante est plus facile à lire, mais qu’une lettre manuscrite marque davantage la motivation du candidat. Quoi qu’il en soit, peut-on vraiment imaginer qu’un employeur puisse évincer un candidat satisfaisant aux exigences de la fonction au simple motif que sa lettre ne serait pas manuscrite ? Sauf bien sûr si l’offre d’emploi le précise (ou si l’on postule à des fonctions de calligraphe…) tout cela n’a finalement guère d’importance. 

De même, il paraît peu probable qu’une demande d’entretien bien construite soit rejetée au seul prétexte qu’elle ne tient pas sur une seule page. Est-il préférable de réduire les marges et les interlignes à l’extrême pour donner l’illusion qu’on a un bon esprit de synthèse ?

Il y a certes quelques usages à connaître, ne serait-ce que pour montrer qu’on les maîtrise ou pour s’en affranchir en connaissance de cause. On préfèrera dès lors une présentation « à la française » si l’on écrit à une société en France (adresse de l’expéditeur en haut à gauche, date et adresse du destinataire à droite). Et, dans le doute, un peu de sobriété ne peut pas nuire dans le choix de la police de caractères, de la couleur de l’encre ou du grammage du papier. Enfin, nul n’étant jamais à l’abri d’une coquille ou d’une véritable faute d’orthographe, il importe certainement de soumettre son texte à un proche ou un professionnel. Mais si les conseils d’un tiers peuvent être précieux, il est aussi important de garder confiance en sa propre faculté de jugement.

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